Les
premiers
textes
Quelques
auteurs,
des fonctionnaires de l’administration coloniale pour la plupart, publient
leurs textes (romans, nouvelles, poèmes). Le titre qui inaugure cette la série
de productions littéraires en Algérie est Ahmed
ben Mustapha, goumier de
Benchérif. D’autres écrits appartenant à ce qu’on appelle le roman colonial
émergent et révèlent quelques auteurs qui parviennent à s’affirmer grâce à leur
talent de conteur. Ces derniers appliquent globalement les conventions
réalistes pour exposer des idées à caractère social. Leurs œuvres,
peu
audacieuses, flattent indirectement le pouvoir colonial qui leur laisse une
petite marge de manœuvre dans ses institutions éditoriales.
L’épanouissement
du roman
A
partir des années 50, le langage littéraire commence à prendre forme. Les
écrivains de cette génération revendiquent ouvertement leur individualité et
leur autonomie. Mouloud Feraoun, Mohamed Dib, Mouloud Mammeri, Malk
Haddad, Assia
Djebar
et Ahmed Sefrioui
introduisent dans leurs oeuvres
des personnages non stéréotypés, vus de l’intérieur. Cette nouveauté romanesque
brise l’image que le colonisateur se fait des habitants des pays occupés.
Le
roman de ces années-là se présente souvent comme un témoignage : Le
Fils du pauvre (1950)
de M. Feraoun et Nedjma
(1956)
de Kateb Yacine marquent profondément la société 6
algérienne
et même maghrébine. Ces deux textes et beaucoup d’autres permettent au lecteur,
notamment étranger, de découvrir les multiples facettes de la culture
maghrébine qui les concerne dans le fonctionnement politique.
La
première trilogie de Mohamed Dib La
Grande Maison (1952),
Le
Métier à tisser (
1957) et L’Incendie
(1954),
Les
Chemins qui montent (1957)
de M. Feraoun, La Colline oubliée (1952)
et Le
Sommeil du juste (1955)
de Mouloud Mammeri peuvent être considérés comme des récits tragiques qui
décrivent le déchirement de jeunes gens ayant étudié dans des écoles françaises
au sein de sociétés traditionnelles influencées par le modèle européen.
Parmi
les autres écrivains qui parlent de cet écartèlement entre deux cultures dans
les années 50-60, on peut citer Driss Chraïbi ( Le
Passé simple,
1954 ) Assia
Djebar
( La
Soif, 1957)
; Les
Impatients,1958
; Les
Enfants du Nouveau Monde,
1962 ; Les
Alouettes naïves,1967),
Malek Haddad ( L’Elève
et la leçon,
1960 ; Le
Quai aux fleurs ne répond plus,1961), Albert Memmi ( La
Statue de sel,
1953),…
Dans
les années 70, apparaissent des textes qui font de la contestation leur cheval
de bataille. La Répudiation (1969)
; L’Insolation
(1972)
de Rachid Boudjedra
s’inscrit dans ce cadre. Au Maroc, Abdellatif Laâbi lance la revue Souffles
entre
1966 et 1972 et publie L’Arbre de fer fleurit (1974)
; Le
Règne de Barbarie (1976)
; Chroniques
de la citadelle d’exil (1978).
Mohamed Khair-Eddine écrit Agadir
(1967)
et Le
Déserteur (1973).
Tahar Ben Jelloun se distingue avec Harrouda
(1973)
et Moha
le fou , Moha le sage (1978).
Les
années 80 et 90 assistent à une production littéraire particulièrement
abondante dans les trois pays du Maghreb. Mohamed Dib publie Les
Terrasses d’Orsol (1985)
; Le
Sommeil d’Eve
(1989)
; Neiges
de marbre (1990)
; Le
Désert sans détour (1992).
Tahar Benjelloun enchaîne avec L’Enfant
de sable (1985)
et La
Nuit sacrée (1987).
Durant cette même période, Driss Chraïbi écrit une série de romans comme Une
enquête au pays
(1981) ; La
Mère du printemps (1982)
; Naissance
à l’aube (1986),…
La littérature maghrébine d’expression française
Reviewed by Admin
on
septembre 15, 2019
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