Chapitre 4 - Axes de lecture


I- Récits vécus et récits racontés

Certains événements sont racontés par le narrateur qui se base sur ce qu’il voit et ce qu’il ressent. 
Dans cette catégorie entrent les séquences consacrées au Msid, au bain maure et à la visite de Sidi Boughaleb entre autres. 
Mais il y a d’autres faits dont la relation est confiée à d’autres personnages parce que Sidi Mohammed n’a pas pu obtenir, pour une raison ou pour une autre, les informations nécessaires pour étoffer son récit. 
Dans cette deuxième catégorie entre le récit que Lalla Zoubida fait à son mari à propos de la mésaventure de Moulay Larbi. 
Le narrateur justifie ce choix dans un passage qui montre clairement qu’il manque de détails pour se prononcer sur l’affaire secrète : « Ma mère discutait à demi-voix avec son amie. Je n’osais pas m’en approcher. 
J’entendis le mot « pacha » plusieurs fois au cours de leur mystérieux dialogue. »
Le malheur arrivé au mari de Lalla Aïcha est rapporté par la mère du narrateur qui, toujours fidèle à ses habitudes, informe son époux de tout ce qui s’est passé pendant la journée. 
Ce n’est qu’à ce moment-là que le jeune garçon apprend, en même temps que le lecteur, de quoi il s’agit : « Moulay Larbi, le mari de Lalla Aïcha s’est disputé avec son associé, un certain Abdelkader fils de je ne sais qui… ».


II- L’intérêt du récit oral

Abdellah l’épicier exerce une influence considérable sur le narrateur à cause des histoires qu’il raconte avec éloquence. La manière dont son père parle de ce personnage singulier suscite en lui un sentiment de grande admiration pour le conteur hors pair : « Mon père qui ne parlait pas souvent consacra une soirée entière à entretenir ma mère d’Abdellah, et de ses histoires. 
Le récit de mon père excita mon imagination, m’obséda durant toute mon enfance. »
La découverte du conteur permet à Sidi Mohammed de découvrir un autre type d’hommes qui sont marginalisés et qui mènent une vie très simple. 
Ils sont la preuve vivante que c’est le menu peuple qui détient l’âme de la culture marocaine : Abdellah connaît bon nombre d’histoires. 
Celles qu’‘il raconte sont rarement amusantes. 
Elles se terminent brusquement, sans recherche d’effets, sans conclusion apparente (…) Abdellah ressemble étrangement à ses histoires. 
Il y a de la poésie et du mystère en lui (…) Il en a raconté des histoires, Abdellah, depuis son arrivée ! Il ne répète jamais la même et semble inépuisable. 
Il en raconte aux enfants, aux grandes personnes, aux citadins et aux campagnards, à ceux qui le connaissent comme aux visiteurs d’un jour.(…) Les histoires d’Abdellah durent parfois un quart d’heure et parfois une matinée. Il les raconte sans sourire, au rythme solennel de son chasse-mouches. 
Il conte sans interruption, sans boire ni se racler la gorge, sans agiter les mains, ni occuper ses doigts.
Chapitre 4 - Axes de lecture Chapitre 4 - Axes de lecture Reviewed by Admin on septembre 17, 2019 Rating: 5

1 commentaire:

  1. Cet article est bien tenu est trop détallé . Je l'adore beaucoup , terminer dans ce chemin ........

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